La journée mondiale de la femme du 8 mars : Portrait d’une technicienne d’intervention

Un métier qui demande intelligence et dextérité manuelle
Un métier qui demande intelligence et dextérité manuelle

Le 8 mars 2016 est la journée mondiale de la femme. Cette journée est issue de l’histoire des luttes féministes (début XX° siècle) menées sur les continents européen et américain.Ce n’est qu’en 1977 que les Nations Unies officialisent la journée, invitant tous les pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes. La Journée internationale pour les droits des femmes fait partie des 87 journées internationales reconnues ou initiées par l’ONU. C’est une journée de manifestations à travers le monde: l’occasion de revendiquer l’égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société.

Pour illustrer cette journée, nous avons rencontré Laurie, 30 ans, mariée 1 enfant, technicienne intervention grand public chez Orange basée à Toulouse Gramont. L’équipe où elle opère est constituée de 25 personnels. C’est la seule femme du service opérationnel où elle exerce depuis 5 ans. Deux apprenties sont actuellement en formation.

Quel est votre parcours personnel au sein de la société Orange ?

Technicienne est un métier où je m’épanouis complètement. Après un bac génie mécanique et un BTS informatique de gestion, j’ai intégré Orange à la suite d’une publication sur le site « orange job » qui regroupe toutes les annonces d’emploi de la société. J’ai postulé. J’ai passé un entretien devant un jury de 5 personnes et j’ai été prise. J’ai reçu une formation interne pendant 6 mois et ces 6 mois sont vraiment nécessaire pour être opérationnelle. J’ai directement eu droit à un CDI et le temps de ma formation a été rémunérée. J’ai été affectée directement à Gramont Toulouse.

Faire un métier « d’homme » ! Comment gommer cette vision passéiste ?

Je me retrouve à être la seule fille technicienne. J’ai bien été accueillie par l’ensemble de mes collègues. Je tiens à le dire je n’ai jamais eu à subir de propos déplacées ou des attitudes équivoques. J’étais une collègue de travail, c’est tout. Vis à vis de la clientèle, dans la plupart des cas tout se passe bien. Très souvent, je constate que les clients sont surpris qu’une femme puisse faire ce métier. Il y a des anecdotes qui longent mon parcours. Par exemple lorsque je réponds au téléphone, je peux m’entendre dire : «  OUI oui j’attends UN technicien » Mais c’est moi « Ah bon est la réponse » généralement utilisée sous entendant qu’une femme ne peut pas faire ce métier. Lorsque nous intervenons à deux, le réflexe courant est que le client ne s’adresse qu’au technicien masculin. Il y a encore du travail dans la conscience collective mais les choses s arrangent petit à petit. La journée de la femme du 8 mars est encore nécessaire pour quelques années ! En ce qui me concerne lorsque je suis en situation de travail, j’ai pris pour habitude de ne pas me maquiller, de ne pas mettre du vernis aux ongles. Sans gommer ma féminité, je ne ne veux pas entretenir le stéréotype de « la barbie ».

Selon vous pourquoi si peu de femmes s’orientent vers ce métier qui semble très épanouissant ?

Ce sont des métiers méconnus. Déjà à l’école on ne nous parle pas ce ce genre de débouchés pourtant il y a un vrai marché de l’emploi. On a tendance à pousser « les filles » vers des métiers du secteur tertiaire. On nous voit en secrétaire, en assistante de direction , pas en technicienne. C’est vraiment dommage.

Que pourriez vous conseiller à des filles qui voudrait faire votre métier ?

D’abord il est nécessaire de gommer cette vision très masculine de ce métier. Il n’est pas nécessaire d’avoir des « gros bras » pour exercer un métier de technicienne. Ce métier inclut de la réflexion, un savoir faire technique qui fait appel à la dextérité manuelle et non à un exercice de force pur et dur. J’invite celles qui voudraient faire ce métier à oser tout simplement. Le slogan est : « Tous les métiers pour toutes les femmes ».

Que faites vous pour transmettre ce savoir faire qui vous est cher ?

Orange m’a confié la formation d’une alternante en contrat de professionnalisation. C’est une femme au parcours atypique. Agé de 40 ans, elle exerçait la profession de co-gérante d’une entreprise de bâtiment ce qui démontre que tous les métiers sont faits pour toutes les femmes.

Quelle est la plus grande satisfaction de votre métier ?

C’est sans hésiter lorsque le client est satisfait et nous remercie avec un large sourire et précise avec un brin espièglerie : « Et en plus par une femme ».

Le point de vue de la direction d’Orange

Afin de féminiser ses effectifs techniques, la Direction Orange Sud a fait le pari de proposer un contrat de professionnalisation à 20 femmes, en reconversion professionnelle. Depuis septembre 2015, au sein de 2 classes dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, elles préparent, en alternance, un diplôme de Technicien(ne) Réseau Télécommunication d’Entreprise. Ce programme, intitulé « Classes de filles », a été construit en collaboration avec Pôle Emploi et l’AFPA. Ces femmes, au parcours atypique, ont exercé auparavant des métiers très variés : auxiliaire de vie, manager en hôtellerie, clerc d’huissier, secrétaire comptable, co-gérante dans une entreprise de bâtiment, nounou ou bien encore pâtissière… Leur point commun ? Une vraie attirance pour le métier de technicienne et un fort potentiel d’apprentissage. Orange leur donne la chance d’intégrer sans aucun bagage technique un univers qui leur était inconnu, en les formant pour leur permettre d’acquérir les compétences requises et d’obtenir un diplôme.

 

En chiffres :

Taux de féminisation d’orange Sud = 37,4% avec des écarts très importants selon les domaines métier

Domaine client = 55%

Domaine gestion support = 44,6%

Domaine technique réseau = 13% et pour le seul métier de technicien réseau le taux de féminisation tombe à moins de 5%.

 

 

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