Mazères de Neste / Montréjeau : Gilbert et le virus de la randonnée

Gilbert Magne a le virus de la randonnée jusqu’au bout des orteils. En juillet dernier, il a parcouru seul, 412 km pour 36.000 mètres de dénivelé positif et ce en trois semaines. Qui dit mieux ?

La HRP pour point de départ

Gilbert s’est attaqué à la Via Alpina en 2018. Celle-ci comporte cinq itinéraires. Celui que Gilbert a choisi est le rouge, 2 500km. C’est un itinéraire de liaison entre l’ensemble des huit pays alpins. Il franchit plusieurs fois la chaîne principale des Alpes, pour relier Trieste à Monaco en passant par la Bavière et le Liechtenstein. Les pays traversés : Italie, Slovénie, Autriche, Allemagne, Liechtenstein, Suisse, France, Monaco. Ce sont 161 étapes qu’on peut adapter à son rythme, son envie, sa condition physique et à la météo.

« J’ai toujours aimé la randonnée que je pratiquais en famille », confie Gilbert. « C’est à la retraite que j’ai décidé d’en faire plus. Cela a commencé en 2015 avec la traversée des Pyrénées par la HRP (Haute Randonnée pyrénéenne), de l’Atlantique à la Méditerranée. 800 km que j’ai parcourus en 42 jours. »

En 2016, il s’attaque au GR20 en Corse. Il n’a pas trop aimé : trop de monde et de caillasses.

En 2018, il réalise une partie de cette fameuse Via Alpina, Modane Monaco soit 500km qu’il abat en 21 jours. « Comme je ne parlais pas anglais, je ne voulais pas m’aventurer dans d’autres pays. J’ai pris par la suite des cours. Lorsqu’on rencontre d’autres personnes ou dans les refuges, on arrive à se comprendre. »

En 2020, il reste en France et s’attaque à la GTF (Grande traversée de la France). Le parcours entier va des Vosges aux Pyrénées, en passant par le Jura, les Alpes et le Massif central. Au total, 2 500km et quelques 117km de dénivelé positif ! Cette année-là, il marche 15 jours durant lesquels il fera 10 000 mètres de dénivelé positif. Il a aimé moyennement car le parcours est tracé dans des bois et sur des pistes, ce qu’il n’affectionne pas particulièrement. Dans un avenir plus ou moins proche, il continuera.

Un sac de 13kg

En 2021, retour à la Via Alpina. Il part de Trieste et rallie Monguelfo en Italie. 500km parcourus en 21 jours et 28 000 mètres de dénivelé positif.

Cette année, départ de Monguelfo et une arrivée en Allemagne à Oberstdorf. Trois pays traversés : Italie, Autriche, Allemagne. « Cette portion ressemble un peu à la HRP car je suis resté en altitude. Je ne descendais dans les vallées que pour m’approvisionner. » Il lui reste encore 1 000km pour terminer cette épreuve. Qu’il fera en deux ou trois ans.

Et ces exploits sont réalisés avec un sac d’environ 13kg. Sur les trois semaines, il n’a eu qu’une demi-journée de pluie (froide), et une de brouillard. C’est le jour de la pluie qu’il a fait le plus de dénivelé positif, 3 000 mètres.

La préparation

On ne part pas à l’aventure lorsqu’on entame un tel périple. La préparation, tant physique que l’étude du parcours, est essentielle. Et Gilbert ne plaisante pas avec cela. C’est sa sécurité.

Il sort en montagne trois fois dans la semaine, seul. Adhérent d’Eco Rando, il participe également aux sorties de cette association. « Lorsque je suis en groupe, je pratique la marche fractionnée : je me laisse aller à la traîne, à la fin du groupe, que je remonte à forte allure ensuite. Et je recommence. »

Il prépare bien entendu minutieusement son itinéraire avec les traces GPX. 2023 est en cours.

La nourriture, la vie journalière

Pour ne pas emporter de poids superflu, Gilbert n’a pas de réchaud. Une fois par jour, à n’importe quelle heure, il mange dans un refuge. Et c’est à peu près toujours le même repas : soupe, spaghettis, bière. Un litre par jour (de bière).

Sinon, c’est saucisson, fromage, yaourts, fruits, gâteaux. Il boit de l’eau des ruisseaux.

Il part entre 6h et 6h30, sans déjeuner. Après une heure trente de marche, le soleil est levé. Il s’arrête pour casser la croûte et en profite pour faire sécher sa tente et le cas échéant ses vêtements.

Tous les jours, il fait sa toilette et fait sa lessive, au savon de Marseille. Il a bivouaqué tout au long de son périple cette année, hormis deux nuits dans un refuge et une à l’hôtel.

Les anecdotes

En 2021, il perd ses lunettes dans un pierrier en Autriche. Il retourne sur ses pas…et les écrase. Il restera dix jours sans. Pour la petite histoire, il n’y avait pas d’opticien dans la ville la plus proche. Un automobiliste complaisant l’a emmené en Italie. Retour par le train car dans ce pays, le stop ne marche pas.

Et cette année, lors d’un bivouac en Allemagne, il s’est réveillé avec la tente cernée par des isards.

Lors de ce périple 2022, le gaillard qu’il est a perdu 5kg.

On retrouvera Gilbert pour la suite de ses aventures en 2023.

 

 

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