Ce vendredi 19 décembre au soir, les agriculteurs commingeois ont commencé une nouvelle nuit de veille sur le rond point du Bazert. Avant un très possible nouveau weekend de manifestations, résultat du stand–by des négociations avec le gouvernement toujours ferme sur ses positions.
Les manifestants locaux n’ont pas d’informations précises sur les échanges qui ont eu lieu dans la journée de jeudi avec le gouvernement: «les seuls échos que nous avons, c’est qu’il campe sur ses positions, il n’y a pas eu de mesures concrètes annoncées.
Il nous a été demandé à plusieurs reprises de lever les barrages pendant les périodes de fêtes. On a expliqué que les éleveurs ne connaissent pas les périodes de fêtes. Le 25 décembre au matin, ils vont nourrir les bêtes».
Les manifestants du rond point du Bazert n’ont pas plus d’informations sur la tenue de la cellule de dialogue scientifique, créée par la ministre lors de son passage à Toulouse en début de semaine. Une cellule qui s’est réunie pour la première fois le mercredi 17 décembre.
Cette nouvelle nuit en perspective a suivi une journée de jeudi qui n’a pas été sans émotions pour les agriculteurs présents: «ce matin nous avons eu quelques sueurs froides, explique Julien Dassieu, parce que nous avons vu arriver les véhicules de la gendarmerie mobile. Des blindés étaient stationnés à Ardiège.
Nous avons longuement parlementé avec la gendarmerie qui nous a demandé de laisser passer plus de véhicules, sans quoi ils nous faisaient évacuer les lieux. Nous avons convenu avec les forces de l’ordre que nous laissions une voie de libre sur chaque sortie du rond point».
Les agriculteurs commingeois, qui sont en lien avec les Ultras de l’A 64, ont appris que ces derniers ont vu «les personnels des travaux publics de Toulouse se rallier à eux pour éviter qu’ils ne soient délogés, précise Julien Dassieu, parce que le mot d’ordre du gouvernement c’est de faire qu’il n’y ait plus de blocage pour les fêtes».
«Ici, nous filtrons sans faire de blocage. Nous avons la chance d’avoir des forces de l’ordre compréhensives, qui nous connaissent, poursuit Julien Dassieu. Elles savent que nous n’avons jamais fait de dégradations et que nous avons toujours été respectueux. Ici et à Carbonne, nous avons toujours fait en sorte de ne jamais faire de vide-ferme, nous n’avons jamais dégradé».
Dans certains endroits, il semble qu’il y ait eu de la casse.
«En ce qui nous concerne nous condamnons ces actes, avec le vandalisme c’est l’argent public qui va devoir être utilisé pour nettoyer, pour remettre en service. Gaspiller l’argent du contribuable, ce n’est pas le but, assène Julien Dassieu.
Jusqu’à présent, les gens sont avec nous, ils nous soutiennent, ils nous amènent de quoi manger, ils sont supers, justement parce que nous n’avons pas dégradé.
Nous nous sommes fixés comme point d’honneur que les véhicules de secours, les bus scolaires, les services publics nécessaires aux personnes puissent passer. Nous sommes beaucoup plus stricts pour les véhicules espagnols, dès qu’il y a une passage de bétaillères nous contrôlons pour s’assurer que leurs déplacements s’effectuent dans le respect de la réglementation».
Sur le rond point du Bazert, les agriculteurs s’attachent à mener leur action avec détermination et discernement. Cependant, avec la proximité des fêtes qui pourraient ne pas s’accompagner de trêve des confiseurs, la présence des forces de l’ordre plus prégnante révèle une tension croissante du pouvoir exécutif. Une pression mal vécue par les agriculteurs. Des moments délicats pour tout le monde.












