Communiqué du collectif 8 Mars ( groupe féministe)
« Nous venons vers vous aujourd’hui pour mettre en lumière un évènement de grande ampleur qui aura lieu le samedi 22 novembre à St Gaudens.
Votre présence à nos côtés tout au long de la journée serait un soutien précieux.
Avec leurs corps, elle disent STOP à la violence
Malgré l’isolement géographique, depuis le mois d’octobre, et grâce au bouche à oreille, plus de 120 femmes du Comminges, de 10 à 80 ans, se sont rencontrés.
Le samedi 22 novembre à Saint Gaudens – dans le cadre de la journée Internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre – elles seront en rouge pour exprimer avec leur corps la violence subie, et montrer leurs résiliences en se remettant debout.
Trois tableaux dansés seront présentés au cours de la manifestation, des textes poignants soutiendront les gestes. A leurs initiatives, les enfants et adolescentes auront une place privilégiée. A l’issue de la marche, une cantine solidaire sera partagé au profit du nouveau Planning familial du Comminges.
Le collectif du 8 mars, groupe féministe créée en 2021, habitué à revendiquer artistiquement, est à l’origine de ce projet fou et ambitieux pour rappeler une vérité simple : les violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes et les personnes minorisées de genre sont systémiques. Elles ne sont ni accidentelles, ni marginales. Elles sont répétitives, banalisées, et profondément ancrées dans toutes les strates de nos sociétés.
Plus que jamais, le féminisme doit aussi s’enraciner dans les champs, les montagnes et les villages, pour que chaque personne, où qu’elle soit, puisse vivre librement et sans violence.
En Comminges, comme dans toutes les ruralités, les violences sont plus présentes qu’en milieu urbain. Effectivement, alors que seulement 30 % de la population vit en zone rurale, 50 % des féminicides s’y produisent. Cet écart terrible révèle l’insuffisance historique des politiques publiques en matière de prévention, de protection et d’accès aux droits.
En milieu rural, les femmes sollicitent moins les dispositifs pouvant les soutenir et les accompagner dans leurs démarches. Elles ont moins connaissance du 3919, ligne d’écoute pour femmes victimes de violences, et ont davantage de risque que le gendarme qui prenne leur plainte soit un ami de leur agresseur. Nous savons aujourd’hui que les agresseurs sont les voisins, les collègues, les conjoints et supposés « amis » et que 91% des viols et tentatives de viols sont commis par un proche de la victime. En campagne, l’accès aux services de santé, aux refuges, à la justice et à des espaces sûrs est encore plus difficile qu’en ville.
Dans le Comminges, nous saluons l’engagement des structures qui proposent aux victimes de violences des espaces d’écoute, d’accueil, d’accompagnement et de mise en sécurité. Cependant aujourd’hui l’inquiétude est grande. Le nombre de femmes accueillies par l’association Femmes de papier, par exemple, est en constante augmentation. Et pourtant cette association, qui fête ses 20 ans, connaît une baisse de financements. Elle risque de fermer des permanences, d’allonger les délais de rendez-vous, et de compromettre la capacité de son accueil. Les pouvoirs publics doivent se positionner pour être à la hauteur des enjeux.
Ce 13 novembre, selon les chiffres de l’Inter Orga Féminicides, on dénombre 140 féminicides depuis le début de l’année, un crime tous les deux jours. Ce chiffre tragique n’est seulement que la pointe de l’iceberg des violences sexistes et sexuelles qui frappent nos corps, nos vies et nos droits, quel que soit l’endroit où nous vivons.











