Montréjeau : « Tout est parti d’ici » : le film documentaire sur le gaz de Saint Marcet aux Variétés

De g à d : Virginie Mailles-Viard, Vincent Barthe et Séverine Arrouy, les Variétés

Le film documentaire « Tout est parti d’ici » était projeté ce dimanche 12 octobre sur l’écran des Variétés devant un public nombreux. Un film qui retrace l’histoire du gisement de gaz découvert à Latoue en 1939. Un film contre l’oubli avec de nombreux témoignages, émouvants, de fierté, de colère.

Les réalisateurs de ce film, Vincent Barthe et sa compagne Virginie Mailles-Viard étaient présents dans la salle et répondaient aux nombreuses questions des spectateurs. Dix ans de travail pour que le film sorte enfin en juin de cette année. Dix ans de recherches d’archives et de financement.

 » Ce qui nous a frappé, c’est l’oubli. Ce pan entier de notre histoire n’existait ni dans les livres, ni dans les mémoires locales. Alors que tout est réellement parti d’ici », affirment en choeur les réalisateurs.

Un parcours scientifique et humain

Dans la nuit du 14 juillet 1939, un gisement de gaz jaillit dans la campagne commingeoise. L’aventure industrielle qui démarre alors mènera à la naissance de la RAP, puis d’ELF, géant français du pétrole. Mais le berceau de cette épopée sera vite oublié… Ce film redonne voix aux acteurs et témoins de cette histoire enfouie dans les plis d’un territoire oublié : le Comminges.

Du travail, il y en avait pour tout le monde « et bien payé », comme un témoin l’atteste dans le film.

De la découverte du gisement en 1939 à la création de la RAP (Régie Autonome des Pétroles), d’ELF à Total en passant par un centre de recherches à cent millions de francs (plus de 15 millions d’euros), qui n’aura que peu servi, toute cette aventure est retracée dans le fim. De nombreux témoignages d’employés, cadres ou habitants donnent du relief à ce documentaire.

A son apogée, les foreurs commingeois sont allés conquérir les gisements d’Algérie.

Les gisements s’épuisent en Comminges, la belle aventure s’éteint. Les puits sont peu à peu rebouchés. Aujourd’hui, peu de traces substituent encore, mis à part le centre de recherches de Boussens.

Et pour conclure la parole à une personne ayant assisté à la projection :

« En rentrant hier (de la projection, NDLR), je me disais que c’était dingue quand même d’y avoir été plongés de cette manière (à Aurignac dans mon enfance beaucoup des familles étaient liées à Elf, aller-retour au Gabon inclus), et de l’avoir oubliée si vite. J’avais l’impression hier souvent d’un album de famille (très élargie), de quelque chose de très familier et de découvrir (et comprendre,) quelque chose de fondamental de notre histoire qui nous aurait échappé. Notamment les raisons d’un déclin.

Donc merci de votre obstination ! »

 

 

 

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