Saint-Gaudens: les 100 ans du premier Grand prix sur le circuit du Comminges

Dimanche 6 septembre 1925, départ du premier Grand Prix automobile du Comminges qui deviendra le Grand prix de France dès 1928.

Le dimanche 6 septembre 1925 est une date dans l’histoire d’un sport automobile émergeant dont le Comminges fut un écrin à l’importance aujourd’hui trop méconnue. Une poignée de passionnés, «les amis du circuit du Comminges» veillent cependant à entretenir la flamme du souvenir, celui d’un âge d’or des sports mécaniques et aussi du Comminges.

Au mitan des années 1920, le circuit routier du Comminges prit son essor en même temps que ceux de Monza en 1922, du Mans en 1923, du Nurburgring en 1927 ou de Monaco en 1929. Ces derniers contribuent toujours, un siècle plus tard, à l’épopée du sport automobile. Le circuit du Comminges, lui, n’a pas survécu à la catastrophe du Mans en 1955, l’accident le plus dramatique de l’histoire de ce sport avec 79 morts et 120 blessés. Les impérieuses normes de sécurité dès lors requises, trop onéreuses, signèrent la fin de la belle aventure commingeoise.

Saint-Gaudens et le Comminges avaient vécu pendant trois décennies, de 1925 à 1954, au rythme des tours accomplis sur le circuit de 27,664 km, puis de 11 km, et finalement de 4,400 km, sillonné par les automobiles de marques prestigieuses, pilotées par les plus grands champions de ces années là.

Ce dimanche 6 septembre 1925, le Grand prix du Comminges connut un tel succès qu’il devint dès 1928 le Grand prix de France, une épreuve de niveau international! Les tribunes en bois furent construites en béton en 1933. Après la seconde guerre mondiale, devant 50 000 spectateurs, le Grand Prix fut relancé en 1947 avec les premières Formules 1 que l’on revit au pied de la collégiale jusqu’en 1954…

Dès ce mois de septembre 1925, le pari audacieux d’Eugène Azémar était gagné. Ce professeur de collège dit «l’Apôtre du Comminges», créateur du syndicat d’initiative de Saint-Gaudens, du premier Rallye des Stations Thermales en 1922, puis du Grand prix de vitesse du Comminges en 1925, élu sénateur en 1938, avait eu pour objectif premier de «promouvoir le tourisme en Comminges par les sports mécaniques».

Durant toute la semaine qui précéda ce Grand prix 1925, les garages avaient été réquisitionnés par les concurrents pour peaufiner leurs machines. Le public était venu en nombre (on comptera jusqu’à 80 000 spectateurs les années suivantes). La ville, le Comminges et la région avaient vécu au rythme de l’évènement. Les bars comme les restaurants étaient restés ouverts tard dans la nuit, et les hôtels avaient fait recette. L’aventure ne faisait que commencer. Elle attira des curieux et des amateurs enthousiastes venus du monde entier, durant les 30 années qui suivirent.

Une aventure fascinante dont l’incroyable histoire est sauvegardée et entretenue par un commando de passionnés, «les amis du circuit du Comminges». Ils livrent autour de leur président Michel Ribet un combat de titan contre l’usure d’une mémoire collective minée par le temps qui passe. Le Grand prix du Comminges, devenu très vite le Grand prix de France, appartient au patrimoine universel des sports mécaniques.

Pour en savoir plus: Musée du circuit du Comminges, labellisé  par la Fédération Française de Véhicules d’Époque «lieu de l’histoire automobile», 1 Rue des Chanteurs du Comminges à Saint-Gaudens: ouvert toute l’année les jeudis et samedis de 10h à 12h et de 14h à 18h.

 

Dimanche 6 septembre 1925, Grand prix du Comminges, les tribunes et au premier plan le poste des chronométreurs.

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