Ce samedi 19 juillet 2025 à Arbon, cérémonie de commémoration des combats du mercredi 19 juillet 1944, ceux des maquisards de Campels contre les troupes d’occupation allemande.
L’historien Patrice Castel, l’un des trois orateurs prévus, a rappelé l’action de résistance conduite dès 1941 à partir de Saint-Gaudens par le commandant Paul Marcouire, alias «Serge», et le capitaine Gabriel Gesse, alias «Blanchard». Ils ont rejoint en 1942 les rangs de l’Armée Secrète qui rassemblait les trois principaux mouvements de la zone-Sud, Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur.
Le maquis de l’Armée Secrète d’Aspet s’était installé en 1943 à Campels, un hameau de la commune d’Arbon, avec des militants expérimentés, à l’image du capitaine Gabriel Gesse, coordinateur et organisateur de filières d’évasions. Il participa avec ses compagnons à plusieurs batailles contre des unités de la Wehrmacht, notamment en 1944 à La Baderque.
Le mercredi 19 juillet 1944, les allemands qui cherchaient à encercler le maquis de Campels ont été surpris par la résistance rencontrée. Une postière de Montréjeau, Denise Cazes, avait surpris une conversation téléphonique et réussi à donner l’alerte! Les allemands auraient subi de très sévères pertes, une cinquantaine de blessés et tués. Ils se sont repliés en pillant et en incendiant le hameau de Campels.
«Pour que leur souvenir perdure, grâce à l’aide de l’ONAC (Office National des Anciens Combattants), de la Région, du Département, des communautés de communes, un chemin mémoriel (de 15 km) reliera, j’espère bientôt, nos communes de Malvezie et d’Arbon» a déclaré le maire de Malvezie Daniel Sarraute.
Une vif espoir partagé par le maire d’Arbon André Esparbes pour «ce projet de futur sentier lancé en 2017, attendu de tout le monde», mais qui avance «trop, trop lentement». «Plusieurs associations, des clubs d’historiens, des écoles, m’interrogent sur la possibilité de le parcourir. A ce jour, je suis dans l’incapacité de répondre» se désole André Esparbes.
Deux premiers panneaux d’information sur l’histoire du maquis ont été installés il y a maintenant plusieurs mois (8 autres panneaux sont prévus). Les cartes qu’ils révèlent sont toujours recouvertes d’une affiche, tel un pansement sur une blessure qui ne dit pas son nom. «Nous ne pouvons pas vous dire quand nous dévoilerons les cartes et inaugurerons ce sentier» indique le maire d’Arbon.
Daniel Sarraute a cité la sévère mise en garde du philosophe et résistant Vladimir Jankélévitch contre toute tentation de légèreté à l’égard du passé: il a «besoin qu’on rappelle aux oublieux, aux indifférents, que sans cesse nos célébrations le sauvent du néant». «C’est pour cela que nous sommes ici ce matin» a martelé le maire de Malvezie.
Le maquis de Campels fut un haut lieu de la Résistance, l’un des plus importants de la région, après le Corps Franc de la Montagne Noire.




