Saint-Bertrand de Comminges: les fouilles archéologiques révèlent une histoire humaine dense et complexe

William Van Andringa, archéologue directeur de recherches à l’École Pratique des Hautes Études à Paris.

William Van Andringa, archéologue directeur de recherches à l’École Pratique des Hautes Études à Paris, a donné ce mardi 10 juin 2025 une conférence sur les fouilles en cours, depuis 2016, entre Saint-Bertrand de Comminges et Valcabrère, sur le site de Lugdunum.

William Van Andringa a focalisé son intervention «sur le site principal, celui de Saint-Just de Valcabrère» où «nous avons aujourd’hui des clés de lecture suffisantes, dit-il, pour connaitre l’histoire de ce site qui est beaucoup plus complexe que ce que l’on pensait. Il se passe beaucoup de choses avant la construction de l’église romane du XIème siècle que l’on a de plus en plus envie de mettre à l’actif de l’évêque réformateur de Saint-Bertrand de Comminges». L’archéologie est «la science de la déduction». Elle repose «sur un grand nombre d’informations pour que ces déductions prennent corps» spécifie William Van Andringa. Il en va bien ainsi sur le site de Lugdunum au fil des années, des fouilles et des découvertes.

Un camp militaire de 500 hommes, avec des casernements installés sur plus de 2 hectares, occupé à partir des années 270 de notre ère jusqu’en 340 environ, est contemporain de la nécropole de Saint-Just et de toute une série de bâtiments révélés avec la télédétection par laser. Un gisement de fouilles potentielles sur «une ville retournée aux champs» dont «des structures enfouies dans le sous-sol» s’étendent sur 40 hectares.

«L’étude de Saint-Just se fait dans le cadre d’un projet collectif scientifique de recherches qui réunit  actuellement une trentaine de chercheurs de toutes origines, contextualise William Van Andringa.  Ce projet collectif englobe un grand nombre d’opérations menées chaque année en fonction du financement que l’on peut obtenir de la part du ministère de la culture, de la communauté de communes ou d’autre généreux donateurs».

Les habitants qui souhaitent voir les 2 chantiers, actuellement en cours et ouverts au public, peuvent s’y rendre et prendre rendez-vous avec «les médiatrices» qui les guideront. Il est possible de s’informer sur le site web «archéologie au village» : «notre cœur de cible dans la transmission que nous souhaitons faire, ce sont les habitants de Saint-Bertrand, de Valcabrère et du Comminges» précise William Van Andringa.

Il existe bien en Comminges un vaste chantier de fouilles archéologiques, actuelles et futures, d’une ampleur peut-être encore insoupçonnée des scientifiques eux-mêmes et certainement trop méconnue des habitants. Ce chantier est aussi une promesse d’avenir attractif pour le territoire.

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