La cinquième édition des trophées des chiens héros de la Centrale canine, se déroulait mercredi 2 avril. Ils récompensent des chiens ayant accompli des actes exceptionnels. Parmi les vingt-quatre chiens récompensés, l’un d’entre eux est originaire de Toulouse : Nala.
Nala est une chienne d’assistance âgée de huit ans de race Saint Pierre. Elle aide au quotidien Llewellyn Barré, une jeune femme présentant un trouble du spectre autistique. Elle l’aide émotionnellement dans la gestion de l’anxiété et joue un grand rôle dans la gestion des imprévus.
Déscolarisation, anxiété, mutilations
Llewellyn, jeune femme présentant un trouble du spectre autistique, a été diagnostiquée à l’âge de 10 ans. Son entrée au lycée a été une vraie rupture pour la jeune femme qui avait jusque-là pu avoir accès à une scolarité adaptée en fonction de son handicap, dans de petits établissements. Nouveau lieu, pertes de repères et de routines, la jeune fille manque de plus en plus de cours et ses difficultés prennent de plus en plus de place dans son quotidien, jusqu’à ce qu’elle soit totalement déscolarisée.
Cette déscolarisation, vécue comme un échec, entraine Llewellyn dans une profonde dépression. Les symptômes autistiques prennent de plus en plus de place : isolement, mutisme, rigidité, intenses phases d’anxiété, mutilations… des situations que la jeune femme n’arrive plus à contrôler. Elle n’arrive plus à sortir de chez elle et refuse de s’alimenter. Hospitalisation, prise de médicaments : la jeune femme rejette toute aide et ses parents sont totalement démunis face à la situation. Une seule chose l’apaise : les animaux, et elle ressent elle-même le besoin et l’intérêt que pourrait avoir un chien dans son quotidien. Ses parents entament donc des recherches et découvrent la Fondation Frédéric Gaillanne et font une demande de chien d’assistance.
Nala, un comprtement exemplaire
Au vu de l’urgence de la situation, un chien est rapidement attribué à Llewellyn. Bien que son arrivée soit très attendue par la jeune femme qui ne parle plus que de ça, les débuts avec son nouveau compagnon à quatre pattes sont compliqués : changement de routine, sorties en extérieur, etc. Mais Nala adopte un comportement exemplaire et fait preuve de beaucoup de patience et de douceur envers la jeune femme. Llewellyn parvient alors progressivement à sortir de chez elle, pour Nala d’abord, puis pour elle-même et retrouve peu à peu une vie et un rythme.
Grâce à Nala, Llewellyn reprend sa scolarité, passe son bac et même son grand oral. Elle reprend petit à petit des activités de loisirs, retrouve une vie sociale. Avec son chien à ses côtés, la jeune femme intègre la fac l’an dernier en licence de sciences de la vie et imagine une vie professionnelle, un avenir.
Au quotidien, Nala l’aide émotionnellement dans la gestion de l’anxiété et joue un grand rôle dans la gestion des imprévus. Elle est devenue le pilier de Llewellyn. Nala lui a ainsi appris à accepter son handicap, à respecter ses limites, à accepter qu’elle ne fonctionne pas comme les autres et à mieux aborder la vie au quotidien. En cas de crise d’angoisse en extérieur, où la jeune femme se retrouve dans l’incapacité de communiquer, Nala pose ses pattes sur elle ou essaye de la stimuler en attendant qu’elle revienne à elle. En toutes occasions, sa présence rend également son handicap visible, ce qui lui permet de bénéficier de plus de compréhension et de bienveillance de la part du monde extérieur/de ses pairs/des personnes.
Llewellyn envisage une vie professionnelle et un avenir
Il arrive toujours à la jeune fille en cas de gros imprévus ou de contrariété de partir marcher pendant des heures, sans but, sans donner de nouvelles à ses proches. Dans ces instants, absente de son corps, Llewellyn ne reprend pleinement conscience qu’à des kilomètres de chez elle. Avant l’arrivée de Nala, ces situations étaient une vraie source d’angoisse, pour elle (comment affronter le retour ?), mais aussi pour sa famille. Maintenant, ils la savent en sécurité avec Nala, qui l’aidera aussi à rentrer chez elle.
Aujourd’hui, Llewellyn est très présente sur les réseaux sociaux et sensibilise sa communauté (plus de 15 000 personnes) au trouble du spectre de l’autisme et aux chiens d’assistance. Le binôme, inséparable, est régulièrement invité à des événements pour échanger sur ces sujets et essayer de faire avancer les choses en termes d’inclusivité et d’acceptation de la différence.
