Au cœur des traditions avec Claude Michelin Daure

Claude Michelin Daure
Claude Michelin Daure un des deux derniers bouilleurs en Haute-Garonne

Si vous vous promenez fin décembre au pied du château de Montespan, vous risquez d’être agréablement surpris par des effluves capiteuses qui embaument le secteur et qui n’ont rien à voir avec la qualité de l’air! Derrière la salle des fêtes, on peut apercevoir l’alambic de Claude Michelin Daure.

Ce montespanais, bouilleur ambulant depuis 54 ans, a pris la relève familiale de Jean Daure qui, lui aussi, a exercé cette activité durant 40 ans. Notre homme, distillateur ambulant, se déplaçait à ses débuts dans de nombreux villages du Comminges. Son travail, appelé à disparaître, le conduit tout de même pendant 2 mois ( décembre et janvier) à prendre ses quartiers au-dessous de la mairie et à recevoir ainsi tous ses fidèles clients. Chacun arrive avec ses fûts remplis de fruits ramassés sous les pruniers ou poiriers pendant l’été. En octobre et novembre, les fruits fermentent. Et en décembre on prend rendez-vous avec Claude qui va se charger de la «fameuse» distillation.

Le procédé de distillation.

Ces jus fermentés sont chargés dans une cuve en cuivre. La vapeur d’eau injectée va entraîner des vapeurs d’alcool. Condensées, celles-ci donneront le premier distillat. Avant d’en arriver au résultat final, il faudra attendre plus de 2 heures (tout dépend bien sûr de la quantité de fruits placés dans la cuve). Notre expert doit veiller avec une attention particulière sur cette « transformation »  du jus de prune en une eau de vie ! Les fruits sont placés dans la première cuve en cuivre et là, il faut surveiller l’alimentation en bois de la chaudière, s’inquiéter de la température de sortie de l’eau de vie…. Avant cette étape finale, rappelons que les fruits sont portés à ébullition, la distillation peut alors commencer.

Le procédé est assez simple. Lorsque la température atteint 100 degrés, la vapeur d’alcool qui se dégage passe dans un col de cygne, dans un rectificateur, puis dans un serpentin muni d’une cuve pleine d’eau froide. La vapeur au contact de l’eau froide se transforme en liquide, c’est à dire en alcool. La qualité de celui-ci dépend avant tout de la qualité du fruit. C’est l’alambic, cette machine à l’allure d’une locomotive à vapeur du début du siècle dernier, tout en cuivre, qui fonctionne en continu. Bien sûr, autour de lui, on sait occuper le temps…

Un moment de tradition, de convivialité et de partage.

Ce samedi matin, près de l’alambic, on retrouve des habitués qui viennent depuis une dizaine d’années, juste avant Noël : Jean-Eric Dencausse, Jean Dencausse, Jean-Claude Quemener (d’Ardiège) et Xavier Vircondelet ( Montréjeau). Parmi les fidèles, quasiment présent tous les jours, il y a aussi Henri Dellazuena. Ils apportent leurs fruits, certes, mais cela est plutôt un bon prétexte pour vivre un moment de tradition, de convivialité et de partage… Le casse-croûte de ce matin là était une très bonne entrée à une soirée de réveillon ! On repartira heureux d’avoir partagé ces moments et avec quelques litres d’eau de vie que l’on s’évertuera à consommer avec modération. Pour nos 4 visiteurs du jour, l’essentiel était ailleurs…

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