Du rire à n’en plus finir pour « Les ruraux parlent aux z’urbains »

La file attend pour rentrer dans la salle de spectacle
La file attend pour rentrer dans la salle de spectacle

Cette année les organisateurs du festival des théâtrales de Rieux Volvestre avaient choisi pour thème « La terre et l’humain ». Un sujet propice aux réflexions humanistes les plus diverses que l’on peut aborder de différentes manières. C’est par l’humour, la dérision et parfois la causticité que Jean Pierre Dupin a choisi de le faire dans la pièce « Les ruraux parlent aux z’urbains ».

Dans une mise en scène tout en subtilité signée Catherine Babin, ce comédien gascon qui a co-écrit les textes nous livre pendant 1 heure 30 un pamphlet humoristique et délirant sur la défense des valeurs humanistes, solidaires et conviviales de la ruralité. Une vraie performance scénique où l’auteur donne tout dans ce « one man show » où l’on rit du début à la fin.

Depuis un siècle on envoie notre jeunesse à la ville pour aller chercher du travail et soit disant vivre mieux. On a en fait des zombies, accros à la drogue du mulitmédia, des objets connectés et autres futilités les plus diverses. Ils ont perdu l’essentiel des valeurs originelles qui forgeaient leur savoir être pour devenir une nouvelle race humaine, « Les z’urbains », qui a perdu le sens de l’Autre dans tout ce qu’il y a de plus profond.

Alors Saturnin le personnage principal des «Ruraux parlent aux z’urbains» va entrer en résistance et pirater les ondes avec sa fameuse RTM, Radio «Tripote et Mascagne». La radio qui tripote les fréquences et «mascagne» les consciences… Au moment où les mégapoles tentaculaires triomphent quasiment partout sur la planète, on voit naitre grâce à ses émissions empreintes de naïvetés qui n’ont rien à envier à «l’appel du 18 juin», une image de la campagne aux accents chantants de liberté. Le rire n’est-il pas la meilleure des armes pour lutter ? De grands moments d’opposer la vie dans le métro parisien et le bistrot du village où tout finit en zig zag !

Ce spectacle nous prouve avec humour que nous avons besoin plus que jamais d’un type de société dans laquelle chacun prenne goût aux divers aspects d’un équilibre créateur de valeurs, plutôt qu’à la glorification de la croissance.

Un retour aux sources d’une vie pleine de sens est nécessaire. Les citadins l’ont largement laissée en retrait ou mésestimée lors de leurs efforts pour s’adapter à la méga-société techno-industrielle et urbanisée. Grâce à Saturnin nous nous apercevrons que nous ne sommes pas totalement orphelins, ni dépourvus de patrimoine, car nous, les ruraux, nous avons hérité de cette culture originale : notre goût drôlatique du verbe et de la plaisanterie.

Devant une salle comble, Jean-Pierre Dupin a été rappelé à quatre reprises par un public conquis. Il y avait pourtant quelques z’urbains dans la salle. Peut être les premiers prémices d’un changement grâce à la radio qui tripote et mascagne ! Un vrai bon moment durant le festival des théâtrales de Rieux Volvestre.

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