Interview de Denis Turrel, nouveau président de la communauté des communes du Volvestre.

Lors des dernières élections du nouveau conseil communautaire issu de la fusion des communautés de communes de Garonne Louge et du Volvestre, Denis Turrel a été élu président de cette nouvelle communauté qui consacre les frontières d’un territoire dorénavant unifié : Le Volvestre.  Contrairement aux autres communautés du sud du département, Denis Turrel était seul candidat à la présidence. Le résultat d’une longue et minutieuse préparation entre les deux entités qui a permis une transition en douceur et ce jusqu’en 2020. Il assurait jusqu’à maintenant le poste de premier vice président au sein de la communauté des communes du Volvestre ayant eu en charge successivement les finances et le personnel. Deux postes clés qui lui ont permis d’acquérir de l’expérience pour assumer ces nouvelles fonctions. Il a su, patiemment, apprendre aux côtés du président sortant Patrick Lemasle qui dit lui qu’il « est celui qui connait le mieux la maison ». Nous l’avons rencontré pour mieux le connaitre et lui avons demandé sa vision du territoire et le rôle qu’il entendait jouer dans cette nouvelle gouvernance. Interview :

 

Denis Turrel qui êtes-vous ?

Carbonnais depuis 1985 mon parcours est marqué par l’engagement solidaire auprès des personnes en situation de handicap.

J’assume aujourd’hui la direction générale d’une association qui accueille 600 personnes handicapées sur le territoire du sud toulousain et qui emploie plus de 500 personnes.

Mon action à Carbonne m’a conduit de la Présidence de la MJC, à la présidence de l’office de Tourisme, au mandat de conseiller municipal puis d’adjoint au maire.

Conseiller communautaire depuis 2008 puis vice-Président depuis 2013, je défends avec force l’identité du Volvestre avec l’idée que toutes les communes, quelles que soient leurs tailles, ont toutes leur place dans un projet de territoire.

Denis Turrel, vous venez d’être élu nouveau président de la nouvelle communauté de communes du Volvestre. Quels sont vos premiers ressentis personnels ?

De la reconnaissance et de la responsabilité.

De la reconnaissance car l’engagement sur un territoire ne peut pas être une action solitaire. On fait d’abord partie d’une équipe municipale, puis communautaire.

Ce partage du bien collectif est bien une responsabilité que l’on vous confie et non l’aboutissement d’un désir individuel.

Mes premières pensées vont vers Guy Hellé qui a accompagné mon engagement carbonnais et vers Patrick Lemasle et Gérard Roujas qui ont renforcé mes convictions communautaires et territoriales.

Mais ils vont surtout aux élus communautaires et à l’équipe de la CCV sur qui je sais pouvoir m’appuyer pour porter notre projet de territoire

Comment concevez-vous votre rôle de président dans ce contexte particulier qui suit la fusion? Un nouveau départ?

Je ne crois pas à la notion de l’homme providentiel et de nouveau départ. On est toujours inscrit dans une continuité qui doit respecter l’histoire qui vous précède.

Soutenir la pluralité et l’équilibre du territoire et maintenir la diversité et la place de chaque commune dans cette assemblée suppose une solidarité et une cohérence soucieuse de l’intérêt collectif.

C’est dans cette capacité d’écoute et d’animation que se situe, je pense, le rôle de président.

Allez-vous mettre en place un nouveau style de gouvernance pour dynamiser l’ensemble?

Je vais essayer de rester authentique et proche, dans une gouvernance que je souhaite collective et ouverte sur l’avenir.

Je crois fermement à l’intérêt collectif au sens ou la communauté de communes doit être plus que la somme des communes.

La solidarité est nécessaire à notre développement.

Quelle est votre vision de ce territoire devenu homogène et cohérent grâce à la fusion des 2 communautés?

Ce territoire détient de nombreux atouts : sa démographie, son cadre de vie, un potentiel important de développement économique, ses services à destination des familles …

Nous nous sommes attachés à les développer sur les deux territoires et nous continuerons, dans un contexte en évolution. Le slogan pourrait être objectif 2030. Il s’agit notamment à partir de la loi NOTRe de trouver toute notre place dans l’élargissement de notre périmètre intercommunal (32 communes et 30 000 habitants).

Nous devons aussi rendre effectives les nouvelles compétences (économique, tourisme, GEMAPI, …).

Puis harmoniser l’exercice de nos compétences actuelles (petite enfance et collecte et traitement des déchets).

Dans un contexte général de budgets contraints, y a-t-il la place pour de nouveaux projets fédérateurs pour dynamiser ce territoire à fort potentiel?

Notre communauté est en bonne santé sur le plan financier (fiscalité, investissements).

Nous avons une administration de grande qualité et nous occupons une position stratégique entre le Muretain et le Comminges.

Pour autant, même si la communauté de communes est bien structurée du point de vue de l’organisation des services et de la mutualisation de moyens, elle ne peut poursuivre son développement que par des projets garantis par une fiscalité maitrisée.

De nouveaux projets fédérateurs devront trouver leur place dans un partenariat fort avec la Région, le CD31 et le PETR du Sud Toulousain. Nous mettrons l’accent sur une compétence forte de la CCV : le développement économique et l’accueil des entreprises sur notre territoire.

La communauté des communes du Volvestre est composée de 32 communes dont la plus petite ne comporte que 39 habitants. Serez-vous le président de chaque commune quelle que soit sa taille et son poids politique?

C’est plus qu’une évidence, c’est un engagement que j’ai pris devant l’ensemble du conseil communautaire.

Nos projets, nos actions, nos compétences, ne se mesurent pas à la taille des communes mais aux services que nous portons à nos concitoyens dans un dialogue permanent avec les communes, et ce, sans oublier ce qui nous réunit.

Si les communes trouvent une certaine proximité envers les citoyens, ce n’est pas forcément le cas pour les communautés de communes. Y a t il une possibilité de rapprocher ce citoyen de cette collectivité territoriale sachant que de plus en plus c’est là que se prendront toutes les décisions importantes?

Je crois finalement que l’on connait mal la CCV.

Quand vous gérez 6 crèches sur le territoire qui accueillent 255 enfants ;

Quand vous assurez la collecte et le traitement des déchets de près de 30 000 habitants ;

Quand vous dynamisez votre territoire avec un office de tourisme intercommunal et l’ensemble des acteurs de la filière tourisme ;

Quand vous mobilisez environ 130 hectares de zone d’activité économique qui accueillent environ 120 entreprises ;

Quand vous pilotez un programme d’amélioration de l’habitat privé qui génère en moyenne 30 000 € par an d’aide de la communauté de communes et qui a permis sur 6 ans (de 2009 à 2015) la rénovation de près de 300 logements ;

Il y a une proximité avec nos concitoyens, mais il y a une méconnaissance de nos compétences et de nos actions.

La communication sera un axe fort de notre projet.

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