Rieux : Pourquoi les si belles haies du rond point ont-elles été sacrifiées ?

Un bruit de tronçonneuse qui résonne pour couper ces arbustes qui donnaient du beau à ce rond point.
Un bruit de tronçonneuse qui résonne pour couper ces arbustes qui donnaient du beau à ce rond point.

En arrivant sur la ville cité de Rieux Volvestre en provenance de Carbonne, chacun pouvait admirer ce rond point bordé de haies et d’arbustes qui en faisaient tout son charme et sa beauté. Une sorte de bienvenue champêtre pour les nombreux automobilistes qui empruntent chaque jour cet itinéraire.

Implantés depuis de nombreuses années, les végétaux qui avaient été judicieusement choisis lors de leur mise en place pour leur beauté et leur diversité s’étaient bien développés, formant un ensemble harmonieux et apprécié. Certes fallait-il les tailler plusieurs fois par an, les agents  prenant toutes les précautions d’usage concernant la circulation. Ceci aurait pu durer longtemps, d’autant qu’aucun accident par manque de visibilité ne s’est produit jusqu’ici sur ce croisement.

Quelle ne fut pas la surprise de tous les automobilistes lorsqu’en fin de semaine dernière cette haie fut soumise au joug de la tronçonneuse et autres outils qui ne lui laissèrent aucune chance. Des bruits de moteur qui montent dans les tours pour couper à ras ces arbustes et qui provoquent tristesse et interrogations.

 

Il était donc nécessaire de se tourner vers la municipalité pour comprendre le sens de cette démarche. C’est le conseiller municipal Patrick Chagne en responsabilité des espaces verts qui nous a fourni ses explications.

« Des travaux devenus périlleux : La haie a été plantée au rond-point de la route de Carbonne très près de la voie de circulation ce qui exigeait des coupes « sévères » et très régulières pour dégager la visibilité or cela présentait deux défauts majeurs.

Le plus grave c’est le risque encouru par les agents de la taille, malgré la mise en place – lourde et onéreuse – de feux et d’une signalétique règlementaire, le passage de 6500 véhicules jour sur cette départementale rendait l’opération périlleuse d’autant qu’elle devait être très fréquente.

D’autre part, ces quelques arbustes victimes d’une coupe fréquente ne fleurissaient pas ou très peu… peu de fleurs… peu de fruits… En matière de biodiversité, ils n’avaient pas l’intérêt d’une haie « naturelle ».

Mais c’est surtout la mise en danger permanente des agents qui a été déterminante dans ce choix ; les arbres qui restent n’auront pas besoin des mêmes soins réguliers et la partie libérée permettra de préparer, le moment venu, la liaison avec les bandes cyclables existantes. »

 

Si personne ne peut contester l’argument sécurité qui doit primer sur tout, on peut toutefois se poser la question pourquoi maintenant alors que pendant tant d’années cela n’a posé aucun problème ?

D’autres arguments que nous avons recueillis çà et là peuvent être avancés. Malgré une campagne de sensibilisation qui n’a pas eu le succès qu’elle aurait mérité, toutes les collectivités de France et de Navarre, contraintes par la Loi, doivent parvenir au « zéro phyto ». Ne plus utiliser de produits phytosanitaires pour entretenir les espaces verts se traduit inéluctablement par une forte augmentation du travail des hommes. Là où il fallait 2 minutes pour passer du désherbant, il faut maintenant un temps considérable pour obtenir le même résultat visuel. En résumé, soit il y a nécessité d’embaucher plus de personnels avec les conséquences financières qui en découlent en ces périodes de budget très contraint, soit on limite autant que faire se peut tout ce qui est chronophage en entretien tel que les haies par exemple. Et que faire des allées et autres lieux composés de graviers ou autres matériaux qui sont de véritable casse-tête à entretenir sans produits phytosanitaires ? Il ne faudrait pas que ces contraintes écologiques, que l’on peut comprendre, se soldent par du tout béton ou tout goudron !

 

Des arbres et arbustes ont été plantés puis coupés quelques années plus tard par des choix différents de responsables en exercice. Ne fallait-il pas les planter? Ne fallait-il pas les couper ? Fallait-il les sacrifier sur l’autel du coût financier de la sécurité à mettre en place pour la protection des agents pendant la taille? Chacun se fera son opinion.

Ou bien encore le « zéro phyto » qui n’a pas été évoqué comme argument par la municipalité aura-t-il des conséquences inattendues dans les mois et années à venir? 

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