Edito 8

De la désespérance à l’espoir…

Allumer son poste de radio, regarder son poste de télévision ou lire son journal dans une moindre mesure devient insupportable. La vision qui nous est donnée de notre France ne va pas renforcer notre citoyenneté car cela ne donne vraiment pas envie. Malgré le fait que nous sommes dans le top 10 du cercle fermé des plus riches pays du monde et que nous aurions tout pour être heureux, il se dégage cette douloureuse impression que tout va mal et qu’il suffit d’un rien pour que les choses dérapent. Bien au delà de cette fameuse Loi qui n’ a été au fond qu’un élément déclencheur, ce constat que derrière cela de nombreux autres enjeux se jouent. Il y a de la stratégie, de la manipulation, du chantage dans l’air et des enjeux de pouvoir personnel détestables.

En politique d’abord où la gauche où ce qu’il en reste se déchire pour des idées ou peut être seulement, pour quelques uns, de se démarquer en vue des élections présidentielles ou législatives de 2017. La droite qui sourit pour une victoire annoncée et la mise en place d’un programme économique qui reste d’être plus douloureux que la Loi El Khomri ! L’extrême droite qui se frotte les mains renforcée par les élections en Autriche où le mouvement populiste représente désormais la moitié du pays et n’a perdu la présidence que de quelques voix. Une extrême gauche qui n’est plus audible pour des raisons difficiles à comprendre et qui ne contribue plus à l’équilibre des forces.

D’un point de vue syndical ensuite où un syndicat représentant 5% des travailleurs défend certes et à juste titre fonctionnel des intérêts supposés, mais avec quelques arrière pensées malgré tout et des méthodes de censure d’un autre temps. Et puis il y a les francs tireurs considérés comme hors système que veulent être Emmanuel Macron ou Arnaud Montebourg positionnés comme des éventuels recours. Des Nuits Debouts et des jeunes, devenus invisibles par une actualité spectaculaire, qui rêvent pacifiquement d’un monde meilleur où le mot démocratie reprendrait tout son sens opposés qu’il sont à des casseurs violents qui justifient cette violence par la désespérance de la situation.

On sent bien que ce n’est pas au niveau national que les choses risquent de s’arranger de si tôt. La radicalisation du vote et l’abstention risquent de s’amplifier. Le peuple s’est laissé endormir et a laissé la main à d’autres. La confiance mis dans un système capable de s’auto-réformer est utopique. Les alternances ne sont plus porteuses d’aucun espoir et les problèmes qui devraient être étudiés sur une période de 30 ans le sont par le petit bout de la lorgnette à 5 ans. Le nucléaire en est un exemple frappant.

Il faut donc regarder vers le local pour tenter d’améliorer les choses. Partir du bas où l’on peut maitriser les concepts pour les imposer plus haut, un jour. D’une manière complémentaire, il faut faire vivre ensemble la représentativité légitime, si elle est limitée dans le temps (!), constituée par les élus et une démocratie citoyenne et participative qui ramènera les populations et notamment notre jeunesse vers la chose publique. C’est une grande responsabilité pour nos élus locaux d’insuffler ce nouvel état esprit par des actes concrets. Certains peu nombreux encore le font déjà mais c’est aussi notre responsabilité, nous citoyens de nous investir et de ne pas laisser faire. Il est toujours plus facile de jeter la faute sur l’autre. C’est tous ensemble que nous retrouverons l’espoir.

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