Maison médicale : aucun caractère obligatoire !

Peyssies: L’ordre des médecins autorise les généralistes à effectuer leur garde dans leur propre cabinet.

 

L’article concernant la fermeture de la maison médicale de de garde Peyssies a suscité de très nombreuses réactions dont certaines très passionnées qui nécessitent de nouvelles explications plus approfondies.
C’est l’agence régionale de santé (ARS) qui a imposé en 2013 ce nouveau secteur de garde qui s’appelle Muret 3. Il couvre plus de 72 communes et quelques 50 000 habitants, ce qui est en soi déjà une aberration. Ce regroupement n’avait que pour seul but de faire des économies en regroupant 7 anciens secteurs.
La permanence des soins repose sur une régulation médicale des appels assurée par des médecins libéraux volontaires. Les médecins généralistes qui y participent sont rémunérés par des indemnités allant de 75 euros pour une soirée à 400 euros pour un week-end.
La maison médicale de garde de Peyssies a-t-elle été imposée par l’ARS ?
Il est vrai que durant l’année 2012, des négociations ont été menées avec l’ARS pour l’existence d’une maison médicale de garde qui aurait été financée et gérée par l’ARS en raison des économies effectuées. Ces négociations n’ont, selon nos sources, jamais abouti. La maison médicale de garde de Peyssies a donc été créée par la seule initiative des membres de l’association CROPSAV composée de médecins libéraux. Le choix discutable s’est porté sur un local se situant dans les infrastructures de la maison de retraite de Peyssies et qui n’était pas adapté pour une telle destination. Des travaux couteux ont du être effectués pour le mettre « aux normes ». Lors de la prise de décision de créer une telle structure et qui partait semble-t-il d’une intention louable vis à vis des patients, l’association ne semble pas avoir pris toutes les précautions de s’assurer que les financements seraient pérennisés dans le temps tant par l’ARS qui ne donnait aucun signe d’encouragement dans le temps que par l’ensemble des collectivités locales. Seule une infime minorité avait répondu présente. Un pari risqué qui se retourne maintenant contre l’association qui exige de l’ensemble des 72 communes et collectivités territoriales de leur territoire de payer 0,20 centimes d’euros par habitants avec menace de fermeture au début de l’année 2016.
A ce jour plusieurs médecins ont fait le choix de ne pas effectuer leur garde dans le local de l’EHPAD de Peyssies mais au sein de leur propre cabinet. Ce choix leur permet de disposer d’un local adapté et fonctionnel dont le financement et le fonctionnement sont déjà assurés par le praticien. Ce choix a été validé par le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins au titre de la liberté d’exercice du médecin libéral.
Le public doit-il payer pour le privé ?
C’est là toute la question. D’autres exemples peuvent en partie y répondre.
L’évolution récente du système de soins français est guidée par le regroupement des professionnels et la coordination des soins au sein de structures telles que les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP).
Lorsqu’il y a trois ans le projet de la création d’une maison de santé à Rieux-Volvestre a vu le jour, la tentation de la municipalité de Rieux-Volvestre a été forte de participer financièrement à ce projet regroupant des professionnels de santé. On est passé d’une mairie maitre d’ouvrage qui louerait les locaux au don d’un terrain etc… Une générosité altruiste voulue par Maryse Vezat maire de Rieux soucieuse en tant que responsable politique d’ éviter un futur désert médical, les praticiens de ce secteur vieillissant. Devant des oppositions venues de toute part, elle a fini par renoncer à cette participation et le projet de la maison de santé est devenu un projet strictement privé.
La MSP de Rieux-Volvestre, comme celles qui devraient voir le jour dans le Volvestre dans les années à venir fait partie de la nouvelle organisation des soins de premier recours. Leur cahier des charges permet aux médecins qui y exercent d’assurer dans les meilleures conditions l’accueil des patients lorsqu’ils effectuent leurs gardes.
Alors quelle situation pour l’avenir ?
Visiblement des choix devront être fait et rapidement. Soit les municipalités acceptent de payer 0,20 euros par habitant pour maintenir l’ouverture de la maison médicale de garde de Peyssies, soit les médecins prennent les gardes dans leurs propres cabinets qu’il soit isolé ou non dans une MSP.
Dans leur très grande majorité ; les médecins généralistes sont soucieux d’assurer une permanence de soins de qualité encore faut-il que la demande des patients corresponde à l’offre. De quoi ont besoin les patients la nuit, les weekends et les jours fériés ? Certes d’un médecin qui les reçoit en consultation dans un cabinet adapté et rassurant mais également et j’allais dire surtout d’un médecin qui se déplace chez les patients. En effet tout appel dans ces jours et créneaux horaires revêt très souvent un caractère d’urgence ou à des difficultés à se déplacer. C’est ce qu’avait compris le docteur Philippe Poinot médecin généraliste à Carbonne avec son idée de médecin mobile qui vient en complément de l’accueil des patients en consultation. Un système très efficace mais semble-t-il extrêmement couteux.

Mots-clés :

Articles en relation :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *