Cent printemps et la médaille de la ville pour Jean Pontin-Manent

Michel Oliva remet la médaille de la ville à Jean Pontin-Manent
Michel Oliva remet la médaille de la ville à Jean Pontin-Manent

Il flottait comme un air de fête samedi 11 mai à la mairie de Cazères. On y a célébré, presque jour pour jour, les cent printemps de l’Adjudant–Chef Jean Pontin-Manent. C’est entouré de sa famille et de ses amis, qu’il a reçu les honneurs de la municipalité de Cazères et des autorités militaires. La réception, pleine d’émotion, a permis de retracer la vie de ce militaire de carrière, officier de la légion d’honneur, né le 10 mai 1919.

Toujours bon pied, bon œil (il ne porte pas de lunettes), Jean Pontin-Manent vit seul dans sa maison de Cazères qu’il entretient parfaitement. Il continue à faire beaucoup de marche et un peu de vélo, pour dit-il « vérifier son équilibre ». Quand on lui demande sa recette de longévité en si bonne forme, il répond sans sourciller : « une jeunesse difficile où il a fallu travailler très dur, très jeune, pour croûter… » puis dans sa carrière de militaire, notamment  l’entraînement spécifique et exigeant des troupes alpines : « ça vous forme un homme ».

Il est certain que, né enfant de l’assistance publique dans la période de l’après-guerre, la jeunesse a dû être difficile. Difficile de résumer sa longue carrière militaire, car Jean Pontin-Manent, qui se destinait initialement au métier de coiffeur, a été sur le front de nombreux conflits militaires. A peine marié en mai 1939, il est appelé à la déclaration de guerre et se retrouve près de Château-Thierry, dans l’Aisne. Il participera à la libération de Saint-Gaudens puis à celle de Toulouse. C’est alors qu’il décide de s’engager et de faire carrière dans l’armée rejoignant les chasseurs alpins. Puis ce sera l’Indochine de 1950 à 1952, l’Algérie dès novembre 1954 pour n’en revenir qu’en juin 1964. Affecté au 99° bataillon d’infanterie, puis au 22° régiment d’infanterie, atteint par la limite d’âge de son grade, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le 5 décembre 1966.

Il retrouve enfin Cazères, dans la petite maison que sa femme avait achetée, grâce aux économies qu’elle avait faites pendant toutes ces années, où son mari combattait pour la France par monts et par vaux. Gardant la fibre patriotique, il soutiendra ses camarades anciens combattants pendant de longues années comme président de l’association locale. Plusieurs fois blessé, la liste de ses décorations est longue. Médaille militaire, Croix du combattant etc. C’est tout naturellement qu’il a été fait Chevalier de la Légion d’honneur le 30 janvier 1980 puis Officier de la Légion d’Honneur le 7 mai 2003, seul Cazérien connu à avoir eu cette distinction.

En cette date importante pour un cet évènement de taille, le maire lui remis la médaille de la ville de Cazères en présence de ses deux fils et ses deux petits-enfants. Il s’apprête d’ailleurs à accueillir bientôt son deuxième arrière petit-enfant.

Mots-clés :

Articles en relation :