Conférence à Muret : Accompagner la mort, prendre soin de la vie

Morts de la rue
Les morts de la rue, un problème de notre société

« Accompagner la mort, prendre soin de la vie » sera le thème de la conférence organisée par l’association ACHILLE le 17 avril à 19h.

Cela se passera à la salle Nelson Paillou à Muret et sera présentée par Yves Cévènes et Pierre Cabanes, de l’association « Goutte de Vies » – Collectif des morts de la rue de la Haute-Garonne.

En 2018, 566 sans domicile sont morts dans la rue en France, contre 511 l’année précédente, selon le collectif « Les morts de la rue », qui recense chaque année ces décès. Ils avaient en moyenne 48 ans, cinquante d’entre eux étaient des femmes. Treize étaient des mineurs, dont 6 de moins de 5 ans. Deux avaient entre 5 et 9 ans et six avaient entre 15 et 18 ans.

« Durant les trois derniers mois avant son décès chacune de ces personnes a vécu majoritairement dans des lieux non faits pour l’habitation ou en centre d’hébergement d’urgence ou temporaire », précise le collectif, qui a organisé un hommage public le 2 avril à Paris. « Elles sont mortes sur la voie publique, dans des abris de fortune tels qu’un parking, une cage d’escalier, une cabane de chantier ou dans le métro, mais aussi en lieu de soins ou en structure d’hébergement« , selon Les morts de la rue.

Chaque année, le collectif rappelle que plus d’une personne décède chaque jour des conséquences de la vie à la rue. Le nombre de personnes sans domicile en France était estimé à 143 000 en 2012 par l’Insee, le nombre de sans abri à 12 700. Aucun nouveau recensement national n’a été fait depuis cette date. Selon l’étude 2008-2010 du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (CepiDc-Inserm), qui croise les données du collectif et celles de la base nationale des causes médicales de décès, le nombre réel de décès de personnes sans domicile entre 2012 et 2016 serait près de 6 fois supérieur au nombre de décès connus par le collectif, soit plus de 13 000 morts.

Intéressons-nous aux deux conférenciers du collectif « Goutte de Vies » :

Yves Cévènes a travaillé comme assistant social pendant 15 ans auprès des publics sans domicile fixe. D’abord par du travail de rue au sein de l’équipe mobile sociale et de santé. Puis durant 10 ans sur la Halte Santé, lieu de soins et de repos pour des personnes en grande précarité. En 2008, il créé le collectif Goutte de Vies qu’il coordonne depuis 10 ans et notamment le projet de Maison de retraite pour les personnes en précarité. De 2010 à 2012, il coordonne les trois éditions du festival « Tous les chemins mènent aux Roms ». En 2013, il passe un master de sociologie à l’université Jean Jaurès puis l’année suivante un master 2 de gestion des entreprises sociales et de santé à l’université Toulouse Capitole (Institut des Administrations des Entreprises). Il est depuis 4 ans chef de service socio-éducatif sur des centres d’hébergement et de réinsertion sociale.

Pierre Cabanes est un ancien infirmier des hôpitaux de Toulouse. Il a débuté sa carrière comme aide-soignant et brancardier avant de devenir infirmier. Il a connu de nombreux services de Purpan, Marchant, Casselardit et La Grave : gériatrie, long séjour, soins intensifs, rééducation fonctionnelle, grands brûlés, médecine interne, traumatologie, bloc opératoire ….

En 2001 il a rejoint l’équipe mobile sociale et de santé pour faire du travail de rue auprès des personnes sans domicile fixe. Il a également travaillé à la Halte Santé lieu de soins et de repos pour les personnes en situation de grande précarité.
En 2008, il participe à la création du collectif Goutte de Vies. Puis à partir de 2011, il s’investit sur la Maison Goudouli, lieu de vie expérimental pour les personnes en grande précarité qui leur propose un accueil bienveillant, inconditionnel et adapté. En 2017, lors de sa retraite, il devient président de l’association gestionnaire de ce lieu atypique. Il collabore depuis peu avec la fondation de France autour d’un travail de recherche sur la fin de vie des personnes à la rue.

Quant à ACHILLE (Association Citoyenne Humaniste d’Information Libre Laïque Educatrice), c’est une association créée à Muret fin 2016 qui a pour objet la promotion des valeurs humanistes, républicaines et citoyennes par l’organisation de conférences, débats publics ou actions éducatives. Prochainement, ACHILLE proposera une autre conférence, en cours de programmation, présentée par Jean-Philippe FONS, politologue et Haut Fonctionnaire qui abordera les régimes dérogatoires d’Alsace/Moselle et de Guyane. Nous en reparlerons au moment.

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