Réaction de Georges Meric (Haute-Garonne), Jean-Luc Gleyze (Gironde), Philippe Grosvalet (Loire-Atlantique), Jean-René Lecerf (Nord) et Charles-Ange Ginesy (Alpes-Maritimes) à l’adoption éventuelle du modèle lyonnais

« Pour la troisième fois consécutive, le Président de la République a reçu les cinq présidents des plus grandes métropoles françaises afin d’envisager l’adoption du modèle lyonnais dans les départements comportant une métropole de plus de 500 000 habitants.
Alors que, par courrier du 10 septembre, nous avons explicité notre position et sollicité un rendez-vous auprès de l’Elysée sur cette question, nous, présidents des Conseils départementaux de la Haute-Garonne, la Gironde, la Loire-Atlantique, les Alpes-Maritimes et le Nord, sommes totalement exclus de discussions qui engagent l’avenir des territoires périurbains et ruraux, et de 8 millions d’habitants.Nous tenons à rappeler notre opposition ferme à ce projet qui signerait la disparation programmée de nos départements et à terme celle des communes concernées par les métropoles.

La perspective d’une réforme des métropoles calée sur le seul « modèle lyonnais », au détriment des départements dans leurs compétences et périmètres actuels, nous paraît contenir le risque irrévocable d’accentuer davantage les fractures territoriales qui affaiblissent notre pays, fragilisent le tissu social et alimentent la montée des extrêmes.

Nous avons toujours manifesté notre volonté de travailler dans un dialogue intelligent avec les Métropoles qui ont été créées pour assurer le développement économique de leur territoire, et dont les territoires environnants bénéficient.
C’est dans cet esprit constructif que nous avons mis en œuvre des partenariats autour de grands projets d’investissement, dans une recherche permanente d’efficience de l’action publique.

Ce projet de réforme territoriale est l’assurance d’une inertie pour les métropoles, les communes et les départements. Face aux défis écologiques, économiques et démocratiques, nous devons promouvoir les coopérations et les mutualisations plutôt que la concentration et les fusions déconnectées des territoires.

Nous réitérons la proposition de définir un modèle alternatif fondé sur la complémentarité et la coopération entre le Département et la Métropole, assise sur une contractualisation forte qui s’inscrirait dans un pacte républicain préservant la solidarité envers les territoires les plus fragiles. C’est dans cette voie que la Métropole de Nantes souhaite s’engager.
La réflexion sur l’avenir de nos territoires ne peut avoir lieu sans les présidents des Départements visées par cette réforme. Nous appelons le Président de la République à réunir rapidement l’ensemble des acteurs concernés autour de la table des discussions, afin de mener un débat constructif fondé sur la réalité de nos territoires. »

Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne
Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde
Philippe Grosvalet, président du Conseil départemental de la Loire-Atlantique
Jean-René Lecerf, président du Conseil départemental du Nord
Charles-Ange Ginesy, président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes

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