Les jeunes agriculteurs 31 ne veulent plus compter pour du beurre.

Faire comprendre à l'opinion publique la problématique des jeunes agriculteurs
Faire comprendre à l'opinion publique la problématique des jeunes agriculteurs

Producteurs, Consommateurs : Ne comptons plus pour du beurre

C’est samedi en fin de matinée qu’une quinzaine d’adhérents des jeunes agriculteurs de la Haute-Garonne ont débarqué à l’Intermarché de Muret Nord. Il s’agissait de vérifier le stockage des produits laitiers et de constater le peu de plaquettes de beurre disponible en rayon. L’occasion  de discuter avec les clients et de distribuer des tracts.

Depuis plusieurs semaines, il est observé des situations de pénurie de beurre dans certaines enseignes de la grande distribution. Ces scènes ne s’observent qu’en France et s’expliquent par une envolée des prix du beurre depuis la fin de l’année 2016 qui atteint aujourd’hui des niveaux inégalés.

Les transformateurs laitiers ne parviennent pas à faire passer des hausses de tarif en beurre conditionné GMS auprès de la distribution qui continue sa guerre des prix bas. De ce fait, les transformateurs ont tendance à écouler leur matière grasse sur des marchés internationaux plus rémunérateurs. Dans le même temps, les cours du beurre industriel étant également à des niveaux exceptionnels, les clients de ce produit (boulangers, etc…) se tournent vers les produits de la grande distribution pour réduire leurs coûts de production, participant ainsi à la pénurie dans les rayons.

Cette réalité devrait durer dans le temps. D’une part, les distributeurs attendent la fin des contrats 2017 pour entamer les nouvelles négociations annuelles, ce qui ne présage pas de hausse dans les deux prochains mois. D’autre part, les transformateurs n’incitent pas non plus à produire davantage, que cela soit en terme de prix standard (jouant sur le volume) ou de primes (jouant sur la qualité).

JA 31 ne peut tolérer cette prise en otage des consommateurs par les autres maillons de la filière ! D’autant plus que la problématique du beurre n’est que la partie émergée de l’iceberg : il y a un gros dysfonctionnement entre les producteurs, les industriels et les consommateurs, et toutes les filières sont impactées selon les représentants de ce syndicat !

«Les producteurs ne sont pas responsables de cette situation. Chacun doit prendre ses responsabilités, afin de proposer aux consommateurs les produits de qualité qu’ils sont en droit d’attendre à un prix qui rémunère les producteurs. » Les jeunes agriculteurs attendent des distributeurs et transformateurs des solutions rapides pour sortir de cette situation ubuesque !

– Sébastien Albouy, éleveur laitier et membre du bureau JA31 :

« La pénurie de beurre, c’est la partie visible de l’iceberg, c’est le reflet d’un dysfonctionnement global de l’ensemble des filières. Aujourd’hui, les filières fonctionnent pour les industriels et pour les grandes surfaces mais pas pour le producteur français local, avec son exploitation de type familial, ni pour le citoyen consommateur » ; « Il faut que les grandes surfaces, les industriels et les politiques respectent les discours faits lors des Etats Généraux de l’Alimentation. Ils souhaitent construire des filières durables, intégrant les coûts de production, pour proposer une alimentation locale et de qualité aux citoyens. S’ils respectent ces engagements, on devrait retrouver du beurre dans les rayons, notre lait devrait être payé à son juste prix, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et le citoyen devrait avoir plus de choix parmi les produits français. »

Pierre Pintat, éleveur laitier à Mazères-du-Salat :

« Nous, les producteurs, on produit toujours du lait et on nous en achète toujours. Mais là, le prix du beurre a augmenté, et comme les grandes surfaces ne veulent pas augmenter leur prix d’achat, ils n’en achètent plus. Le beurre est donc vendu à l’étranger à la place »

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