Au fil de l’actualité, l’immédiateté.

On ne vit que dans l’instant et dans l’immédiateté. Si, en règle générale, cette situation n’est pas acceptable, elle revêt parfois un caractère émotionnel propice à la réflexion sur le long terme.

 

La campagne présidentielle

Chacun craignait ce débat de la campagne présidentielle où tous les candidats se sont retrouvés sur un même plateau. Cela aurait pu être très ennuyeux et cacophonique. Si le déroulé des programmes des « grands candidats » ne présentaient que peu d’intérêt ne s’agissant que de mots maintes fois entendus dans le logiciel du système, cela a pris tout son sens grâce … ou à cause des candidats susceptibles de ne pas se trouver au deuxième tour.

Ce fut d’abord le refus de monsieur Poutou de figurer sur la photo de famille. Un acte symbolique pour démontrer qu’il y a bien deux mondes : L’un bien ancré les pieds sur terre qui attrape mal au cou à force de regarder vers le haut,  l’autre, dans une bulle aux réalités virtuelles,  regardant le bas avec beaucoup de condescendance. Habillé comme dans la vraie vie, Poutou l’homme ordinaire a dit, avec les mots simples d’un ouvrier que tout le monde comprend, des « vérités » que nous entendons tous les jours dans le vrai monde. Un cinglant rappel à Marine Le Pen et à François Fillon qui ont voulu se situer au dessus des Lois avec une phrase devenue culte : « Il n’existe pas d’immunité ouvrière » Non Madame Le Pen, non Monsieur Fillon, contrairement à ce qui peut exister dans la religion catholique, il ne suffit pas de se confesser et faire acte de contrition pour que le pêché soit pardonné. Deux « pater » et un « je vous salue Marine » n’y suffiront pas, pas plus que de dire « J’ai commis des erreurs ». La Justice des hommes n’est pas celle de Dieu. Qu’il est rassurant que nous soyons dans un pays laïque où le mélange des genres ne se fait pas!

Ce fut ensuite la découverte qu’un petit candidat peut jouer dans la cour des grands et changer de catégorie. Petit à petit, Jean-Luc Mélenchon poursuit un chemin susceptible de le conduire au second tour. Impossible me direz-vous ? Pas si sûr… Cette élection, décidément pas comme les autres, peut être source de surprises et contredire tous les pronostics. On peut tout à la fois se retrouver avec Marine Le Pen présidente, faisant suite au brexit et à Donald Trump, ou voir un Mélenchon au second tour qui, pourquoi pas, monterait sur la plus haute marche dans la dynamique du premier tour remporté. La surprise, car cela en serait une, pourrait tout aussi bien être de voir un Emmanuel Macron devenir président de la République. Ce quadragénaire issu du monde de la finance, sans passé politique, sans parti, a réussi en moins d’un an, à constituer un mouvement « En marche » avec des centaines de milliers d’adhérents et à se retrouver en tête des sondages. Du jamais vu ! Il a réalisé, de facto, le vieux rêve de François Bayrou qui a vu, bien avant les autres, que le bloc droite/gauche n’existait plus que dans les cœurs des politiques, protégeant un système à bout de souffle, et que l’avenir de la France était au centre.

Il semble que, cette fois-ci, les français aient réellement envie de changer le logiciel, même s’ils hésitent sur la manière. Dans tous les cas, c’est la droite classique abîmée par l’affaire Fillon (quoiqu’on en dise) et la gauche socialiste (dans ses divisions) qui en font déjà les frais. Elles sont, pour la première fois de l’histoire politique française, susceptibles l’une et l’autre de ne pas se retrouver au deuxième tour d’une élection présidentielle. Inimaginable il y a seulement quelques mois ! On pourrait croire que c’est pour des raisons différentes. En fait non, une majorité de français ne veut plus de cette République malade. La représentativité est remise en question et une nouvelle participation citoyenne doit être obligatoirement mise en place.

 

La Syrie

Les affaires qui sont mal réglées par une lâcheté de la communauté internationale finissent toujours par revenir à la surface un jour ou l’autre. Une première fois, le régime Bachar El Assad avait employé du gaz toxique contre sa population tuant 1400 personnes. Une violente résolution de l’ONU avait fortement condamné ce « crime contre l’humanité ». Ridicule et affligeant !

Ce qui devait arriver … vient d’arriver. Une récidive faisant une centaine de morts. Une violente résolution de l’ONU a une nouvelle fois condamné cet acte odieux. Bachar El Assad en tremble encore et cela l’a surement empêché de dormir ! Je croyais béatement au fait que les russes s’étaient assurés de la disparition des stocks d’armes chimiques en Syrie. Quelques oublis visiblement !

Sans aucun recul et dans l’émotion, le président américain vient de bombarder la base syrienne d’où est parti l’avion qui a largué la bombe chimique. Un début d’engrenage, les bases d’une nouvelle guerre mondiale ? Que tout ceci est effrayant!

J’espère au moins que l’opinion publique ne regardera plus les réfugiés syriens comme des envahisseurs qu’il faut rejeter à la mer. Gardons cette part d’humanisme que nous avons tous au fond de nous. Ne confondons pas les notions d’auteur et de victimes. Il faut punir les auteurs et tendre la main aux victimes. L’inverse serait insupportable.

Mots-clés :

Articles en relation :

Derniers articles

Ne manquez plus un article :