Des réfugiés sonnent à la porte !

L’immédiateté de l’actualité fait que la problématique des migrants a disparu des écrans radar. Fini Calais, fini la horde d’étrangers qui allaient envahir la France. Pourtant, cette goutte d’eau composée des seuls 6000 réfugiés arrivés dans notre pays ne s’est pas évaporée ! Ces réfugiés se trouvent quelque part en France, ne posant pas de problème semble-t-il puisque plus aucun média n’en parle.

Des maires, y compris dans de petits villages ruraux tels que nous en connaissons sur notre territoire, ont eu le courage d’accueillir bras ouvert ces hommes, ces femmes et ces enfants martyrisés par l’histoire et lâchement abandonnés par une communauté internationale en proie à des hésitations coupables. Leur générosité et leur sens altruiste de l’humain se sont souvent opposés à une opinion publique défavorable.

Parmi ces maires courageux qui ont valeur d’exemple, il y a celui du petit village de Pierrefitte es Bois dans le Loiret, village de 300 âmes dont la moitié avaient eu l’idée de voter front national aux dernières élections. C’est dire combien il a fallu de générosité à Ghislaine Baudet, la maire, pour tendre la main à cette centaine de réfugiés venus tout droit de Calais et les installer dans un centre de vacances désespérément vide. Avec son conseil municipal, elle n’a écouté que le son de son cœur qui battait au rythme de l’Amour. Comment ne pas accueillir des êtres humains broyés par des enjeux qui les dépassent alors que l’on a, sur son territoire, des bâtiments vides ?

« On n’a jamais eu à se plaindre pour quoi que ce soit. Lorsque j’y vais, ils viennent me saluer. Ils ont la main sur le cœur, ils sont toujours extrêmement respectueux », assure la maire du village.

L’annonce de l’arrivée des migrants avait, bien entendu, suscité beaucoup d’inquiétudes parmi la population. On allait voir ce qu’on allait voir et les choses n’allaient pas se passer comme cela ! Ah madame la Maire pouvait craindre pour sa ré-élection ! Il est bien connu que l’on a toujours peur de ce que l’on ne connait pas. Au fil du temps, le sentiment général a bien changé. On a d’abord observé avec méfiance avant d’échanger quelques sourires. Puis est venu le temps où des sacs ont été portés pour agrémenter le quotidien de personnes qui n’avaient plus rien. Et oui, il n’y a pas de camion de déménagement lorsqu’on fuit l’horreur dans l’urgence absolu! Des voisins ont même organisé des cours de français et un tournoi de foot est venu réchauffer les corps et les cœurs. Comme quoi, en chacun d’entre nous il y a cette part d’humanité qui sommeille. Il suffit parfois de souffler sur les braises pour que la flamme se ravive. Il suffirait de souffler tous ensemble pour que le monde devienne beau. Elder Camara disait : « Lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve alors que lorsqu’on rêve à plusieurs, c’est déjà une réalité. L’utopie partagée, c’est le ressort de l’histoire »

Certains de ces migrants ont trouvé une situation plus stable dans ce même département du Loiret après leur départ de ce centre d’hébergement provisoire. Nombre d’entre eux reprennent contact avec ces villageois qui avaient su dépasser leur peurs pour ouvrir leurs cœurs. C’est aussi cela l’actualité des réfugiés et des migrants.

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