Dossier : Fermeture des gendarmeries du Volvestre (2) Interview de l’ex commandant de la communauté de brigades du Volvestre

Faut-il repenser l’organisation de la sécurité dans le Volvestre ?

Il ne m’appartient pas de répondre à cette question qui relève du seul commandant de région de gendarmerie. Pour ce genre de dossier très sensible, il travaille en étroite collaboration avec monsieur le Préfet et l’ensemble des élus locaux qui doivent trouver un consensus dans l’intérêt de nos seuls concitoyens.

Toutefois pour avoir diriger cette unité il n’y a pas si longtemps, je peux dire qu’une communauté de brigades à 4 unités n’est pas chose aisée à commander. La dispersion des personnels est un handicap et la répétition de certains postes à multiplier par quatre est très chronophage et réduit le personnel disponible. Même si personne ne confirmera cette information vu la grande discrétion de nos gendarmes, la situation actuelle est parfois difficile. Nos gendarmes courent dans tous les sens et ne peuvent souvent qu’éteindre les « incendies » qui se proposent à eux. Une sorte de police secours dans le monde rural !

Et cette idée de faire deux brigades autonomes, l’une à Montesquieu et l’autre à Carbonne ?

A moins d’un statuo-quo actuel qui fige une situation, elle peut effectivement être une solution qui aurait pour avantage de réduire considérablement les délais d’intervention. Elle fermerait les deux brigades les plus vétustes et maintiendrait les casernements les plus récents en place (qui font encore l’objet de remboursement de crédits). Toutefois cette solution est soumis à mon sens à des conditions et présente quelques gros désavantages.

Pouvez-vous préciser ?

Une brigade autonome n’est pas viable à un effectif de 12 pour un nombre incalculable de raisons qu’il serait fastidieux de développer. Hors les effectifs cumulés de Rieux et de Montesquieu-Volvestre sont actuellement de 12. Pour être viable, il faudrait donc que la gendarmerie injecte 2 ou 3 personnels de plus. Je ne suis pas sur que par les temps qui courent et vu les problèmes de la couronne toulousaine que cela soit possible. D’autre part, d’un point de vue historique, nous avions écarté cette hypothèse de 2 unités lors de la création de la communauté de brigades, pour les raisons que je viens d’évoquer mais actuellement par solidarité avec les gendarmes de Carbonne qui croulaient sous les charges.

Et ces gros désavantages dont vous parlez ?

Ils sont de plusieurs niveaux. D’abord je ne trouve pas opportun de couper le territoire du Volvestre en deux. Le Volvestre est une identité forte avec un territoire bien défini qu’il serait hasardeux de partager. D’autre part l’avenir est dans les communautés de communes. Il me semblerait opportun de faire concilier le territoire de la communauté de communes du Volvestre et celui de la couverture de surveillance de la gendarmerie. Ainsi les relations entre le Capitaine commandant le dispositif gendarmerie et le président de la communauté de communes du Volvestre prendraient une autre dimension.

D’autre part si l’on regarde la répartition des charges de travail et de la délinquance, nous aurions une brigade sud volvestre avec 30 % des charges et une brigade Nord Volvestre qui en compterait 70% . Je préférerai sans nul doute, si j’étais gendarme, travaillait dans la brigade de Montesquieu Volvestre !

Selon vous, y a-t-il une autre solution innovante ?

Bien sur il existe d’autres pistes si on ne maintient pas le statuo actuel de 4 unités ou que l’on ne coupe pas le Volvestre en deux. Cela devra faire l’objet de beaucoup de pédagogie et de fourniture d’éléments précis et concrets. D’un point de vue purement efficacité sur la gestion en interne et la réussite de la sécurité publique en externe, je pense que la meilleure solution pourrait être la création d’une seule brigade à Carbonne. C’est d’ailleurs ce choix qui a été fait à Cazères, après de nombreuses transactions il est vrai, avec la fermeture programmée de Martres Tolosane et Le Fousseret et la construction d’une nouvelle gendarmerie à Cazères.

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